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Go Minitramp ! Go !
- Théoph Lemaitre
- 9 mai 2016
- 4 min de lecture
Ça y est ! J'ai déposé les trois quarts de mes affaires chez Morgan, récupéré la bicyclette, mes derniers sacs sont bien attachés, et surtout le tout est suffisamment léger pour que je puisse sortir de Wanaka et démarrer mon challenge sans souci !
Je pars donc au petit matin de Wanaka avec ce qu'il me reste de bazar : une vingtaine de kilos à vue de nez, ravitaillement compris!
La destination de cette partie de voyage en vélo est Kaikoura, Un wwoofing dans un backpackers m'attend là-bas. Pour m'y rendre je dois passer par la côte Est : rejoindre Oamaru puis longer la côte vers le nord : Timaru, Ashburton, Christchurch... Kaikoura !
Environ 10 jours de route et 750 kilomètres !
Pour cette première journée j'aimerais atteindre Omarama, 120km à parcourir, ça sera long, et c'est pour ça que j'ai commencé à roulé à 7h un peu avant le levé du soleil afin d'avoir le temps de parcourir le maximum de kilomètres avant 18h, la tombée de la nuit.
Midi : je ne suis pas encore complètement arrivé dans les montagnes du Lindis Pass mais la route est déjà riche en montées et descentes : c'est vraiment éprouvant. Je profite de mes quelques pauses pour boîter jusqu'à un carré d'herbe plat et m'étirer un peu. J'ai dû parcourir une cinquantaine de kilomètres et je suis épuisé, heureusement pour moi il y a un camping à une heure d'ici, je m'y arrêterai et je terminerai ma route jusqu'à Omarama demain.

Jour 2. Peu avant six heure, ce n'est pas mon alarme mais l'humidité dans la tente qui me réveille. J'en connais un qui aurait mieux fait de laisser sa gourde à l'extérieur plutôt que d'en répandre le litre et demi dans son sac, juste à côté du duvet... Peu importe : l'ordinateur et l'appareil photo sont en vie, le seul problème sera de retrouver de l'eau sur la route.
En dépit des courbatures et de la fatigue, la route semble défiler plus vite aujourd'hui la route du Lindis Pass est plutôt jolie : avec l'automne les arbres apportent de belles nuances de jaune et d'orange à ce paysage de montagne perdu au milieu de nulle part. Par ailleurs, ça n'arrange pas mon manque d'eau mais ça donne du charme à l'endroit de savoir que dans en sens comme dans l'autre, le premier village est maintenant à plus de 40 bornes de là.

Il n'est même pas 9h30 et je suis déjà à moins de 10kms du sommet du Lindis ! Parfait, avec la descente derrière je devrais arriver à Omarama assez rapidement ! Allez, encore une petite descente et... What ?? Why am I... Oh non !
Je suis obligé de m'arrêter, dégonfler et regonfler mon pneu une paire de fois avant de bien comprendre : mon pneu est cassé, ici... Au milieu de nulle part... Pendant que je lève le pouce en espérant que quelqu'un me prenne afin de boucler les quelques 40kms qui me sépare de ma destination, je me rends compte que ma seule solution est de faire réparer ou remplacer ma roue... Dans tous les cas il n'y a rien pour m'aider à Omarama, il faut que je me rende à Oamaru et que je reprenne mon périple de là-bas.
Par chance quelqu'un me récupère assez vite et m'emmène à destination. Me voici donc de retour à Chillawhile. Oui, pour la cinquième fois. Mais maintenant je connais le piège : plutôt que de prolonger tous les jours pour le lendemain j'ai pris les devants pour rester quatre jours et travailler le matin pour y payer mes nuits.
Je profite de mon répit ici pour donner à Minitramp (c'est le nom de mon vélo, digne successeur de Supertramp, le van d'Antoine) une nouvelle jeunesse, atelier peinture : pendant que je m'applique à parer son cadre de bleu, Aurélie et Katja montre un malin plaisir à transformer mes corbeilles en tableaux de licornes à paillette (façon Charlie the Unicorn pour les connaisseurs)...
Une fois ma roue arrière changée et la beauté de ma bécane refaite, je reprends mon périple vers le nord, le long de la côte est. Malheureusement pour moi cette fois-ci, il n'y a que quelques free campsites sur ma route, j'aurai donc besoin de demander à des habitants ou des fermiers sur la route si je peux poser ma tente sur un coin de leur terrain pour repartir le lendemain. Le principe est plutôt simple mais la réalité est un poil plus complexe : il m'aura fallu quatre essais déclinés (dont un à carrément me faire envoyer paître par un vieux fermier avec des gestes de mains dont je cherche encore la signification) avant que des locaux me prêtent un bout de leur terrain que je quittais le lendemain à l'aube.
Cette fois-ci la route est plate et facile : mon premier jour fut le plus long puisque je quittais Oamaru pour monter 20km au dessus de Timaru pour aller chercher le premier free campsite de ma route. J'ai ainsi parcouru 110km en une journée.

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