Bandipur, un Népal aux allures d'Italie
- Théoph Lemaitre
- 8 juin 2017
- 5 min de lecture
Gaspard et Alice prennent désormais le bus directement pour Kathmandu : le temps du retour se fait sentir pour eux... C'est donc de bon matin que nous nous séparons à la station de bus. Avec Fred et Sam nous montons dans celui qui nous mènera à Dumre : point de jonction pour se rendre à Bandipur, l'ancienne capitale népalaise, quelques kilomètres plus loin.
Le bus local nous conduit désormais à travers les montagnes sur des routes aussi sinueuses que cahoteuses. Nous nous élevons petit à petit et passons par de petits villages bien plus modestes que ceux que j'ai pu voir jusqu'ici, pour finalement arriver dans la petite ville de Bandipur ! Les maisons semblent venir d'un autre temps : toutes en briques, arborant de jolies boiseries... J'aime déjà ! Le temps de descendre du bus et de chercher une chambre, nous arrivons sur la rue principale, bien vivante et toute pavée : les bâtiments semblent avoir été assemblés ici pour créer un décor de cinéma bucolique (étrange rapprochement d'ailleurs, puisqu'une équipe de tournage était effectivement présente tout le long de mon séjour dans ce lieu qui s'y prêtait tant !)

Après avoir vite trouvé notre chambre, nous commandons d'une bonne assiette de "Veg Chowmein" chacun (noodles stir fried avec des légumes). Fred regarde son plat avec un air entre le dépit et le défi : manifestement trop épicé, bouchée après bouchée, elle finit difficilement son assiette sous nos yeux dubitatifs et amusés ! "Bien joué, ça se mérite de prouver qu'on est pas fif Fred !" En fin de journée c'est sur le sommet qui surplombe la ville que nous grimpons pour profiter du coucher de soleil derrière les monts : le ciel est découvert et la chaude lumière du soleil déclinant donne à Bandipur et ses environs un cachet spécial que je vous laisse apprécier !

Par ailleurs les cousins Davreux m'ont tous les deux désigné pour être leur photographe officiel pendant le temps de notre voyage ensemble... La pression ! Enfin bon, toujours est-il que le décor à ce moment là était plutôt chouette pour me lancer dans le défi.
Pendant que je bidouille quelques réglages sur mon appareil, Max, un voyageur israélien, vient s'asseoir à côté de moi, on commence à discuter: il veut partir d'ici à pied pour rejoindre Kathmandu, ou peut-être faire une boucle et revenir à Bandipur... Le climat, la température, le décor : tous ces paramètres se mélangent très vite dans ma tête et me donnent envie de me joindre à lui pour l'aventure, et rejoindre doucement l'aéroport de Kathmandu de cette manière ! Et puis de repense au poids et à l'emcombrement de mes deux sacs... Le chouette projet redevient alors une amusante idée... Peut-être lors d'un prochain voyage au Népal ? En attendant, Max me parle aussi d'un joli petit village perdu à 5 kilomètres à pied d'ici, en longeant la crête de cette colline. Pourquoi pas : passer une nuit là-bas pourrait être une bonne idée aussi après tout... Au petit matin nous retrouvons Chloé, Steph et Camille : 3 canadiennes avec qui j'avais partagé la jeep sur le trajet de Gangtok à Yuksom, elles viennent d'arriver ici avec Colas et Stefany. Nous passons la journée tous ensemble et nous rendons vers l'immense grotte dont tout le monde parle, en bas de Bandipur. La descente est intense mais la récompense vaut le coup ! La grotte est, en effet très grande (50 mètres de haut pour 400 mètres de profondeur). Je suis Sam à tâton : il a la (faible) lampe torche et il fait totalement noir ! Je m'aide parfois d'un briquet pour me rappeler où sont les roches dans lesquelles je ne veux pas envoyer mes genoux... Nous atteignons finalement le fond de la cavité, le retour est un peu plus compliqué : il faut s'appliquer pour redescendre des plateformes où nous sommes montés sans glisser dans l'argile ou les crottes de chauve-souris ! Avant de remonter tout en haut nous nous arrêtons avec le gang sur une plateforme le temps d'apprécier le silence et l'obscurité total (ou presque!) et aussi pour admirer les canadiennes se relayer pour faire virevolter leurs bolasses lumineuses, c'est un beau spectacle !

Aujourd'hui Fred et Sam prennent leur bus directement en direction de Kathmandu : Fred doit récupérer son visa pour l'Inde, et Sam doit prendre son avion pour l'Europe. Sur ce voyage ils sont les voyageurs avec qui j'ai passé le plus temps : depuis Yuksom pour Sam et Kathmandu pour Fred... Merci pour tous ces moments les copains, profitez à fond de l'Europe et de l'Inde ! Prenez soin de vous et on s'reverra dans votre ostie d'ville !

Bandipur a ceci de particulier et charmant que tout le monde finit par se connaître : dans la rue principale ce sont les mêmes commerçants et touristes qui se disent bonjour tous les matins d'une terrasse de restaurant à l'autre ! Ainsi Max termine son petit déj dans le resto d'en face pour venir s'installer à ma table et prendre un café ! Je fais également la connaissance d'Homan, un anglais qui s'apprête à se lancer dans un stage de méditation quelques jours plus tard à Kathmandu... Chouette idée de retaite ! Aujourd'hui c'est décidé, je me rends à Ramkot : le petit village dont Max m'avait parlé. Et demain je prendrai le bus en direction de Lumbini pour voir le lieu de naissance de Buddha ! Parfait, mes plans sont faits, il n'y a plus qu'à éxécuter tout ça.
La route pour Ramkot est jolie : je contourne les collines au nord de Bandipur, marche le long des plateaux sur lesquels des plans de maïs sont cultivés.
Et j'arrive à Ramkot après voir bien pris mon temps sur la route. Le village est magnifique ! Pas d'eau, peu d'electricité. Les enfants jouent, les adultes tamisent du riz et des épices, d'autres préparent le dal baht du soir ! Le garçon qui m'accueille dans l'unique "hostel" du village m'invite à visiter le lieu : il me présente toute sa famille et les gens du village, les bâtiments importants...
Un vieil homme un peu émeché m'invite à venir boire du vin local avec lui, mais mon hôte me fais signe de la tête qu'il est ivre et qu'il vaut mieux ne pas s'engager là-dedans... Je lui fais confiance et je le suis à nouveau vers l'hostel. Ramkot a été particulièrement touché par le séisme de 2015 : de vieilles bâtisses toute ronde en pierre se sont écroulées, il n'en reste plus qu'une sur trois, et à voir cette dernière, les secousses ont vraiment dû être rudes pour que les autres s'écroulent ! Les ruines des deux autres sont toujours là, comme si personne n'avait jamais osé y toucher...

Malgré la présence du spectre du séisme je ne peux pas m'empêcher de prendre quelques photos d'enfants : la lumière est belle, le décor est exceptionnel, ça serait dommage de ne pas en profiter !


De retour à ma chambre, après avoir inscrit mon nom dans le registre (le dernier nom avant le mien date d'il y a 3 jours et celui de Max, je suis complètement seul en tant que touriste dans ce lieu !) nous passons pal mal de temps à discuter avec Kanchha : mon hôte de 17 ans se rend tous les jours à Bandipur à pied pour aller à l'école ! 1h20 de trajet aller puis retour, avant de s'occuper de l'hostel... Ce genre de rencontre fait réfléchir sur sa propre vie !
Le lendemain matin, réveil à 4h30 : si je veux attraper le bus de 9h j'ai plutôt intérêt à ne pas faire de grasse mat' ! Encore une fois la lumière du matin est impressionnante et malgré ma limite de temps je prends quand même le soin de sortir mon appareil...


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